L'Etranger

Albert Camus
185 pages
Editions Folio

L'histoire : 

"Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s'est ouverte, c'est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j'ai eue lorsque j'ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux. Je n'ai pas regardé du côté de Marie. Je n'en ai pas eu le temps parce que le président m'a dit dans une forme bizarre que j'aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français..."

Mon avis : 

Bizarrement, ces derniers temps, j'avais envie d'un classique. Il est vrai que je n'en lis vraiment pas des masses, même si, au fond, j'aime beaucoup ça, du coup, j'ai farfouillé dans ma PAL pour en sortir mon premier Albert Camus, l'Etranger ,dont j'avais pas mal entendu parler.

Je sais très bien que les livres du genre ne sont pas à aborder de la même manière que les autres. Les classiques sont à prendre avec du recul, et, la plupart du temps, ils ne sont pas là pour plaire au lecteur, mais plutôt pour lui donner une leçon. 
Du coup, je dois dire que je n'ai ni aimé ni détesté, c'est un de ces bouquins qu'on lit mais qui nous laisse une impression étrange, et ce fut le cas pour moi.

J'ai eu énormément de mal sur toute la première partie. Pour être honnête, j'ai même détesté ce moment : il ne se passe absolument rien, et le peu d'évennements auquel on a droit ne m'ont absolument pas inspiré. Le livre traîne en longueur, les éléments se succèdent, voilà tout, sans grand lien entre eux, et j'ai tourné les pages sans trop de conviction. Bref, j'étais sur le point de tomber dans l'ennui total quand enfin! la deuxième partie est arrivée pour me remettre d'aplomb.

Celle-ci m'a beaucoup plus plu que la précédente. L'histoire prend une tournure très différente, et j'ai suivi les évennements avec beaucoup plus d'intêret. L'auteur nous offre une très large réfléxion et introduit des thèmes tels que la peine de mort, en l'exploitant sous une forme qui m'est apparue comme stupide, d'ailleurs je pense que c'était bien là l'intention de l'auteur : pourquoi diable irait-on condamner un homme à perdre la vie juste par ce qu'il n'a pas pleuré à l'enterrement de sa mère ? J'ai réellement eu l'impression que c'était là le motif de la condamnation, pas même le crime principal, le meutre d'un homme, pour lequel il aurait du être jugé. L'histoire m'a vraiment laissé un gout étrange, et j'en suis ressortie frustrée et plutôt révoltée, je dois le dire.

Le personnage principal, Mersault, m'a lui aussi énormément déstabilisée. Pas une seule fois je n'ai réussi à le cerner, il m'est apparu comme distant, renfermé et totalement impossible à comprendre. Il vit les évennements, mais rien ne semble le marquer ou l'émouvoir, du coup, c'est un peu ce que j'ai ressenti également. Anti-héros, cet homme m'aura marqué d'une manière toute particulière.

La plume d'Albert Camus, même si je ne pense pas qu'elle restera éternellement gravée dans ma mémoire, m'a surprise par son accessibilité : le livre est très simple à lire, on suit le récit sans problème, et honnêtement, même si je ne me suis pas extasiée devant les mots de l'auteur, il reste agréable à lire. Le dernier chapitre du roman m'a énormément plu, et lui plus que tous les autres m'a vraiment marquée et m'a fait cogiter un bon bout de temps.

En résumé, un avis partagé pour ce livre : une première partie très lente mais une seconde très intéressante, des thèmes difficiles et un personnage principal ambigu qui ne m'aura pas fait grande impression : l'auteur aura su me marquer même si je n'ai pas totalement adhéré.